Jaguar Type-C et les 24h du Mans

C’est en 1950 que William Lyons, fondateur de la marque Jaguar, décida de lancer la conception de la première voiture destinée uniquement à la compétition et plus spécialement au 24h du Mans.

La renommée de cette course était, à l’époque, bien plus importante qu’aujourd’hui.

Le championnat de F1 n’existait pas encore et une victoire sur le circuit français avait des répercutions directs sur les ventes. « Win on Sunday, sell on Monday ».

Pour l’édition de 1950, trois XK120 préparées prirent le départ sous la couverture d’un engagement privé, elles terminèrent avec une honorable 12ème place. Une des trois XK, celle pilotée par Johnson et Hadley est même montée à la 3ème place du classement pendant plus de la moitié de la course.
La conception de la Type-C fut très éloignée de celle de la XK120 malgré que son nom officiel fut 120C ce qui devait se révéler être une démarche commerciale en vue de booster les ventes du modèle XK120 suite aux résultats en compétition de la Type-C.

Son châssis est tubulaire et léger. C’est le célèbre moteur XK 3.4L, 6 cylindres en ligne de la XK120 développant 160 ch, qui une fois préparé pour la Type-C passera à 205 ch grâce à ses 2 carburateurs SU H8, à un arbre à cames « high lift », à une augmentation du diamètre des soupapes d’échappement et à une modification des ressorts de ces dernières. La suspension est améliorée et la direction se dote d’une crémaillère plus précise et directe.

La conception de sa carrosserie en aluminium est confiée à l’aérodynamicien Malcolm Sayer. Il va étudier une ligne révolutionnaire plus tirée et répondant à de nouvelles normes aérodynamiques.

Seul compromis exigé par William Lyons, l’ajout d’une calandre rappelant le modèle XK120 pour satisfaire l’orgueil des clients de son modèle de route.


C’est donc armé de ses 205 ch et de ses 940 kg que la Type-C prit la route en direction des 24h du Mans de 1951.

Jaguar se présenta avec trois voitures: les châssis XKC001, XKC002 et XKC003, sous les immatriculations : 153RW, 210RW et 032RW. Notons qu’à cette époque les voitures se rendaient en France par la route en convois…. élément difficile à imaginer de nos jours.
La concurrence était importante et principalement composée des Ferrari 340 America et 212, des Talbot Lago T26 et leur redoutable moteur de 4.5 l, des Cunningham et des Aston Martin DB2. Stirling Moss sur la XKC002 en tête dut abandonner au milieu de la nuit mais après le double tour d’horloge c’est la Jaguar Type-C XKC003 de Peter Walker et Peter Whitehead qui passa en première position sous le drapeau à damier après avoir parcouru plus de 3611 km.

Jaguar Type-C. 24h du Mans 1951 photo : Wieck Media Services

Pour la saison 1952, une nouvelle carrosserie fut imaginée pour augmenter la vitesse dans l’interminable ligne droite des Hunaudieres qui n’était pas coupée par ses deux chicanes. Cette carrosserie fut montée sur les châssis XKC001, XKC002 et XKC011.
La concurrence était affûtée, en plus des Ferrari 340 America, des Aston DB3 spyder, des Cunningham et des Talbot-Lago, Mercedes revenait dans la Sarthe après 20 ans d’absence et ses 300 SL semblaient redoutables.

Jaguar Type-C 24h du Mans 1952 photo : Jean-Paul Hegner

Les températures du mois de juin 1952 furent particulièrement élevées au Mans et la faible entrée d’air des nouveaux capots des Type-C provoqua l’abandon des voitures anglaise sur surchauffe, laissant la victoire au Mercedes 300SL.
Soulignons que lors de cette édition, Pierre Levegh conduisit plus de 16h sans s’arrêter au volant de la Talbot-Lago alors en tête de la course. Cet exploit prit fin par la rupture d’un boulon sur le vilebrequin à moins de deux heures de l’arrivée mais le pilote fut acclamé par la foule pour son exploit.

Pour les 24h du Mans 1953, la Type-C reçu des carburateurs Webber ainsi que des freins à disques développés par DUNLOP, ce qui était une véritable révolution. Les Jaguars atteignaient la vitesse de 245km/h, contre 250km/h pour les Cunningham mais grâce à leur système de freinage ils rattrapèrent le temps perdu. Mercedes n’était pas présent au 24h du Mans 1953 mais Alfa Romeo y alignait ses 6C/3000 CM, Ferrari ses 340MM, Cunningham ses C4 et C5 et Talbot-Lago ses T26.

Le début de la course fut incroyablement serré mais la nuit eut raison de la fiabilité des Alfa Roméo. Au levé du jour les Type-C occupaient les 1er, 2ème et 4ème place qu’elles ne devaient plus quitter.

1ère la Jaguar Type-C XKC051 N18 Rolt-Hamilton, 2ème la Jaguar Type-C XKC053 N17 Stirling Moss-Walker, 3ème la Cunningham de Walters-Fitch et 4ème la Jaguar Type-C XKC052 N19 Whitehead-Stewart.

Jaguar C-Type 24h du Mans 1953 photo: Dominique Gachette

Suite à cette victoire Jaguar décida de lancer les études de son nouveau modèle : la Jaguar Type-D qui représentera la marque au championnat du monde et au 24h du Mans de 1954 à 1957. Ceci fera le sujet d’un prochain article.


Vous trouverez beaucoup de photos de Jaguar C-Type sur le site http://www.pistonsandwheels.com dont voici quelques exemples. Il s’agit exclusivement d’authentiques Jaguar Type-C au num de châssis : XKC004 – XKC008 – XKC006 – XKC037 et XKC021.

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@waltheradriaensen

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